Vous avez certainement déjà remarqué à quel point chacun d’entre nous développe des stratégies d’apprentissage qui lui sont propres, et ce, dès le plus jeune âge.

Certains vont par exemple tirer profit d’un enseignement si celui-ci est dispensé de façon visuelle. D’autres vont avoir besoin de toucher, de pratiquer. D’autres encore vont avoir besoin d’informations verbales très précises, ou réclamer des faits tangibles, etc.

Ces stratégies sont multiples et évoluent dans le temps et selon la tache exécutée ou l’information transmise.

Notre cerveau est composé de deux hémisphères qui se sont spécialisés au cours de l’évolution de l’humanité. Chaque hémisphère est responsable de la moitié du corps située du côté opposé.

Même si chacune des parties droite et gauche de ces hémisphères comporte des zones fonctionnelles spécialisées dans des tâches différentes, la séparation entre l’un et l’autre est illusoire : ils sont en communication permanente grâce à un gros faisceau de fibres nerveuses qui constitue un véritable pont entre les deux hémisphères.

Ils échangent en permanence ces informations afin d’avoir une « perception » la plus complète possible de la situation.

Par exemple, ne serait-ce que lorsque vous avez devant vous un interlocuteur, votre hémisphère analytique (le gauche) va vous permettre d’écouter ce qui est dit tandis que votre hémisphère gestalt (le droit) va percevoir comment c’est dit.

On prendra soin de ne pas « s’étiqueter » « cerveau droit » ou « cerveau gauche » : on peut tout au plus parler de préférence hémisphérique tout en admettant que d’une activité à l’autre cette préférence peut varier.

« J’ai par exemple une préférence pour mon hémisphère droit (intuitif) lorsque je cuisine. Aux dires de mes convives le résultat est plus créatif : auquel cas mon hémisphère gauche ne chôme pas, il est le second du chef cuistot . Par contre, lorsque j’ai un nouvel appareil électronique entre les mains, je me plonge consciencieusement dans l’étude de la notice avec tout le savoir-faire de mon hémisphère gauche, analytique. Dans ce cas mon hémisphère droit s’emploie à synthétiser les nouvelles informations et me faire répéter les gestes pour les mémoriser. »

Une bonne intégration de toutes ces données, de toutes ces caractéristiques offertes par nos deux hémisphères nous donne accès à beaucoup plus que la somme des parties : 1 + 1 ne font plus 2 mais tellement plus !

La synergie des deux hémisphères nous ouvre la porte de l’enracinement, du centrage, de la synchronicité, de la spontanéité, la créativité, de l’attention, l’expression complète, la confiance, etc.

Afin que cette synergie soit optimale, la communication des informations doit être la plus fluide possible entre les hémisphères à travers le corps calleux.

Le petit test qui suit va vous donner une première idée de vos préférences d’apprentissage. De même que vous écrivez de la main droite ou gauche, vous lisez, écoutez, marchez, pensez, agissez, en donnant une priorité à un côté par rapport à l’autre.

Même si ces priorités évoluent sans cesse, je vous propose d’établir votre profil de préférences d’apprentissage.

Faites ce test de façon détendue, sans être soumis à une quelconque pression.

1) recopiez le dessin suivant sans la légende

2) Coloriez la main correspondant à celle avec laquelle vous écrivez.

3) Collez votre oreille contre une porte pour en écouter les bruits extérieurs : coloriez l’oreille correspondante.

4) Mimez que vous shootez dans un ballon : coloriez sur le croquis le pied utilisé.

5) Posez une pièce de monnaie par terre. Prenez une feuille de papier trouée ou un CD que vous tenez entre la pièce et vous à environ 20 cm de vos yeux. Observez la pièce par le trou les yeux ouverts. Fermez un oeil, ouvrez-le. Idem avec l’autre oeil. Votre oeil dominant (celui donc que vous allez colorier sur le croquis) est celui qui vous permet de garder la pièce visible dans le trou, sans avoir besoin de déplacer la feuille ou le CD.

6) Il vous reste à déterminer votre préférence hémisphérique. Chez certaines personnes, la préférence est nettement marquée. Chez d’autres, non. Cela n’a pas d’importance dans la mesure où ces préférences changent souvent selon les situations (voir plus-haut).

Voici différentes façons de le déterminer :

  • debout, pieds au sol au même niveau, ni serrés ni écartés, regardez droit devant vous et laissez-vous tomber en avant jusqu’à poser un pied pour vous rattraper. Selon le pied utilisé, vous pourrez colorier l’hémisphère opposé.
  • autre possibilité : montez sur un marchepied d’une trentaine de cm (pas trop bas). Notez avec quel pied vous en descendez spontanément ou plus aisément. Coloriez l’hémisphère correspondant au côté opposé.
  • ou alors, une autre possibilité, plus déductive : voici un descriptif approximatif des compétences de vos hémisphères droit et gauche. Coloriez celui qui vous correspond le mieux.

Hémisphère gauche

Sens du temps
Verbal (langage précis)
Abstrait
Symbole
Analyse
Logique
Rationnel
Numérique
Matheux
Technicien
Linéaire
Séquentiel
Minutieux
Déductif
Évaluateur
Précis
Différenciation
Contrôlé
Stable

Hémisphère droit

Vit dans l’instant
Imagé (termes imprécis)
Concret
Métaphores
Synthèse
Associatif
Intuitif
Analogique
Littéraire
Artiste
Imaginatif
Simultané
Global
Créatif
Approximatif
Allusif
Rapprochement
Émotif
Impulsif
Contact humain

Vous obtenez ensuite un profil type qui vous donne une idée de vos préférences d’apprentissage et des potentielles difficultés que vous pouvez rencontrer en situation de stress.

Observez toutes les dominances opposées à votre hémisphère dominant : ce sont celles qui présenteront les voies de communications les plus rapides (chaque hémisphère est responsable de la moitié du corps située du côté opposé). Ce qui signifie que même sous stress, ces domaines ne sont pas perturbés (à condition toutefois que vous gardiez cette dominance cérébrale).

Observez toutes les dominances situées du même côté que votre hémisphère dominant. Si vous n’êtes pas sous stress, vous « prendrez le temps » de traiter l’information (elle devra simplement transiter par l’hémisphère opposé). Mais si vous êtes sous stress et que les voies de communication entre les deux hémisphères ne sont pas « fluides », il se peut alors que vos compétences dans ce champ d’application soient amoindries.

On a constaté que certains mouvements de Brain Gym permettaient d’améliorer ces compétences même sous stress.

Voici 2 exemples de profils dont vous pouvez vous inspirer pour comprendre le vôtre :

Ce profil est à dominance logique pour tout ce qui est visuel, verbal, mouvement. L’auditif est ce qui risque d’être inhibé sous stress (oreille dominante gauche/hemisphère dominant gauche : les informations doivent transiter par l’hémisphère droit)

profil-B• Apprend le mieux visuellement, par expérimentations manuelles, par la discussion et l’écriture. Se focalise sur les détails.
• Aime écouter de la musique et le langage pour les sonorités, le rythme et le contenu émotionnel.
• Sous stress, peut avoir du mal à traiter des informations auditives.
• peut avoir besoin d’intention réfléchie pour optimiser les compétences d’écoute.
• peut avoir des difficultés avec la mémorisation, l’orthographe ou les mathématiques
• Les mouvements ont tendance à être réfléchis (pense avant de bouger)
• Préfère l’apprentissage structuré et apprécie quand l’information est ordonnée et classée
• A la capacité de suivre des instructions pas à pas.
• Est capable d’avancer, même sous stress
• Si l’apprenant n’est pas encouragé à comprendre et à synthétiser les informations de manière globale, il peut ne pas avoir les capacités nécessaires à l’interaction émotionnelle et ne pas accéder pleinement à son imagination et à sa créativité.

Ce profil est à dominance global/gestalt. Sa particularité est que toutes les modalités réceptives et expressives peuvent être inhibées sous stress (tout est latéralisé d’un seul côté)

profil-L• Apprend le mieux en traitant les nouvelles informations intérieurement, avec peu de stimuli sensoriels externes.
• A besoin de moments de calme, seul pour traiter les nouvelles informations.
• Le mouvement et la manipulation sont importants dans le processus d’apprentissage.
• Visualise, sent et comprend des images entières, mais sous stress, peut avoir des difficultés à les décomposer en éléments verbaux spécifiques pour les partager.
• Est plus à même d’écouter, de voir et de communiquer les détails et d’en faire la synthèse quand il n’est pas sous stress.
• Apprécie les métaphores, les exemples, les associations lors de résolutions de problèmes.
• Peut avoir des difficultés avec la graphie. Peut bénéficier d’expériences motrices fines qui augmentent la coordination oeil/main.
• Sous stress peut avoir tendance à avancer avec précaution. Peut être maladroit et/ou se sentir complètement bloqué.
• Le plus grand défi de cet apprenant peut être d’accéder aux composantes de l’information et d’être capable de les assembler de manière logique et linéaire.