Peut-on intervenir sur un bébé avant l’âge d’un an pour renforcer la phase d’activation de ses réflexes ?
De nombreux psychologues et éducateurs soutiennent l’idée que le progrès intellectuel du nourrisson dépend de son développement sensoriel et moteur : Piaget, Vigotsky, Montessori, etc.
Les bébés se développent chacun à leur rythme. Ce rythme dépend de la maturité et de la pratique. Les bébés ont besoin de l’espace nécessaire à la pratique de leurs toutes nouvelles capacités avant de pouvoir se lancer à la conquête de nouvelles compétences. Le corps de votre bébé a une intelligence naturelle. Il sait de quoi il a besoin et quand il doit passer à autre chose. Vous pouvez aider votre enfant dans ses découvertes et utiliser ce savoir avec les précautions nécessaires et l’environnement sécurisé qui encouragera le jeu et la stimulation sensorielle appropriés à son âge.
Prenez soin de doucement stimuler votre bébé sur le plan sensoriel, et ce, d’autant plus que sa naissance aura nécessité une intervention médicale importante.
QUELQUES IDÉES…
Le réflexe d’attachement qui apparaît pendant les 45 à 60 minutes après la naissance (J. Ch. Pearce et B. Nikitin) a une influence cruciale sur la future sensibilité physique et émotionnelle de sécurité et sur la formation d’une confiance ou d’une méfiance de base envers le monde (E. Erickson). Ce réflexe est en formation jusqu’à 7-8 mois de vie.
Le bébé, dès sa venue au monde, devrait – dans la mesure du possible – être placé sur le ventre de sa mère et entendre sa voix, puis ramper jusqu’au sein afin d’activer les premiers mouvements de succion. Ce n’est qu’ensuite que l’on devrait couper le cordon ombilical.
Si l’allaitement naturel n’est pas choisi, lorsque vous donnez le biberon, changez quand même le bébé de bras à chaque tétée afin de stimuler alternativement les yeux et oreilles des côtés gauche et droit. Ce sont autant de gestes naturels qui ont pour finalité de contribuer à la latéralisation.
Pendant les 2 ou 3 premières années, l’objectif prioritaire des parents ne devrait être autre que celui de sécuriser l’enfant (sur les plans nourricier, affectif, émotionnel, physique, etc.) sans jamais en faire l’économie sous prétexte et/ou par principe éducatif. Le petit enfant qui a la chance de grandir dans un environnement où il se sent pleinement en sécurité a tous les atouts pour devenir un adulte équilibré et épanoui.
Masser le bébé permet également de réveiller sa proprioception, et le massage de « cross patterning » (consiste à prendre le pied et la main opposée et à les faire se toucher, puis idem de l’autre côté) peut être très bénéfique dans le sens où il « suggère » au système nerveux du bébé les prémices du ramper puis de la marche à 4 pattes. Si le bébé aime les moments privilégiés de massage avec sa maman ou son papa, n’hésitez pas à vous procurer un ouvrage plus détaillé. (exemple : « masser bébé » de Catherine Delannoy Ed. Eyrolles)
On peut aussi stimuler ses voûtes plantaires avec une plume, ou une petite brosse que l’on frotte sur les bords externes du pied du talon vers le petit orteil (observer les doigts de pieds s’étirer en éventail).
L’utilisation d’une petite brosse douce est aussi très pratique pour stimuler la zone de la colonne vertébrale très doucement de bas en haut, ou sur les côtés de la colonne de haut en bas (attention à ne stimuler qu’un côté à la fois sinon bébé risque de faire pipi !). Utiliser ces petites stimulations aussi dans et sur ses mains, ses bras.
Porter souvent le bébé, et ce, même pendant des activités diverses, stimulera son sens de l’équilibre, développera l’accommodation visuelle, etc.
Lui faire faire des balancements, des bercements, jouer dans un hamac.
D’une façon générale, placer régulièrement, puis de plus en plus souvent, le bébé sur le ventre, sur le sol lorsqu’il est éveillé : ceci va renforcer le tonus musculaire des muscles du cou, du dos, des bras, et développer ses compétences visuelles par le biais d’une accommodation répétée.
Éviter l’usage systématique du cosy qui le met en position semi-assise à un âge où son tonus musculaire n’est pas encore assez développé. Éviter aussi le trotteur (youpala) qui ne va pas l’encourager à se déplacer par ses propres moyens et qui, la plupart du temps, escamote la période du 4 pattes.
À l’époque où il devrait se mettre à ramper, l’allonger sur le ventre et positionner une main contre ses plantes de pieds afin qu’il prenne appui sur cette main et découvre peu à peu qu’il peut se déplacer. Cela peut prendre du temps, surtout si le bébé n’aime pas être sur le ventre. Cet exercice, fait chaque jour à « dose homéopathique » et avec beaucoup de joie et d’enthousiasme l’aidera à découvrir le « 4 pattes ».
Réduire également l’utilisation du parc qui ne devrait être utilisé que modérément. Le champ d’exploration plus vaste de la maison – une fois sécurisé – est propice à de multiples expérimentations sensorielles.
Une habitude est vite prise d’ôter le moindre obstacle à la progression d’un bébé qui commence à ramper ou à se déplacer à 4 pattes. Si l’obstacle ne présente aucun danger, le laisser sur son chemin. Ne pas perdre de vue que trop vouloir « faciliter » la progression de son enfant ne l’encouragera pas à développer des stratégies d’adaptation et ne lui donnera pas le goût de l’effort. Ce, bien entendu, toutes proportions gardées. Il ne s’agit pas d’installer un parcours du combattant dans le salon !! Le but est que le petit enfant réussisse, et ce, le plus possible par lui-même.
Quand le bébé est un peu plus grand, le laisser jouer dans l’eau (toujours sous surveillance bien sûr), ou, s’il est très énervé, une bassine d’eau avec quelques jouets (récipients de tailles différentes, jouets qui flottent ou non, etc.) l’aideront à retrouver son calme.
Lui proposer la manipulation de multiples textures.
Toutes ces activités sont des propositions que les parents sauront décliner avec beaucoup de créativité. Ces moments partagés avec votre enfant doivent rester des moments de joie et de plaisir pour tous. Encourager son bébé avec bienveillance et sagesse reste la plus belle des stimulations à lui offrir, ce qui reste valable pour l’enfant qui grandit et l’adolescent qui s’épanouit.
À quoi faut-il s’attendre sur le plan de la grande motricité de 0 à 12 mois
0 à 1 mois
Durant le premier mois de sa vie, le bébé commence à lever la tête lorsqu’il est couché sur le ventre. Ce mouvement de la tête contre les forces de gravité demande un effort important. Mais le corps « sait » que cet effort vaut la peine. En soulevant la tête, le bébé va renforcer sa nuque et sa ceinture scapulaire. Dans quelques mois, ces muscles seront assez puissants pour lui permettre de tenir sa tête bien droite. Couchés sur le dos, les bébés agitent leurs membres de manière spasmodique et incontrôlée. Ces mouvements renforcent les membres et permettent progressivement de les contrôler.
1 à 3 mois
A ce stade, les os et muscles sont encore faibles tandis que la tête est encore assez lourde. Néanmoins, le bébé persévère dans ses efforts et vers la fin du troisième mois, il soulève la tête en prenant appui sur le torse. Ses membres se renforcent en abandonnant progressivement leur position fœtale. Les mouvements et les gestes deviennent plus réguliers et plus longs et semblent plus « organisés » et intentionnés alors que les réflexes sont de moins en moins dominants. De plus, les muscles se renforcent progressivement.
Lorsque le bébé tend son bras de manière involontaire et touche un objet ou un jouet, plusieurs effets en découlent. La stimulation physique entraîne le mouvement des yeux vers le jouet, c’est ainsi qu’il entame le développement de la coordination œil-main. A la fin de cette étape, les mouvements contrôlés sont plus nombreux.
3 à 6 mois
A partir du troisième mois, les mouvements deviennent intentionnels, volontaires et contrôlés. Lorsque le bébé désire quelque chose, il tend son bras et porte l’objet à sa bouche. Durant les mois à venir, il va améliorer la maîtrise de la tête ; il aime être sur le ventre pour des laps de temps de plus en plus longs et s’entraîne à lever la tête et le torse en s’appuyant sur les avant-bras. Il apprend à se retourner du ventre sur le dos et peut-être vice-versa. Il commence à ramper, il découvre les moyens qui vont lui permettre la mobilité. À six mois, si on l’assied, il peut tenir, sans pencher sur le côté. Mais ne le forcez pas, il restera assis de lui-même lorsqu’il en sera capable.
6 à 9 mois
Le bébé se déplace (en rampant ou à quatre pattes) il peut maintenant aller où il veut, la maison et son environnement deviennent une véritable « aire de recherche », explorée tous les jours de fond en comble. Vers neuf mois, il peut s’asseoir tout seul, il joue et examine les objets avec ses DEUX mains. En rampant, il exprime sa curiosité et son désir d’apprentissage et de découverte. Il est primordial à ce moment de lui assurer un environnement sécurisé qui stimule et encourage sa curiosité et son sens de la découverte.
9 à 12 mois
A cet âge, le bébé acquiert de nombreuses capacités et atteint une étape importante de son développement. Il commence à s’asseoir tout seul, à ramper, à se déplacer à 4 pattes, à changer de position assez facilement et éventuellement à tenir debout. Certains bébés marchent déjà à un an. Sa nouvelle agilité et la meilleure maîtrise de son corps encouragent son désir de toucher et d’examiner tout ce qui l’entoure. Il est à présent plus compliqué et bien plus fatiguant de le surveiller et de le guider. S’il est important de le laisser explorer le monde à sa manière, il faut être conscient des dangers qui le guettent là où il va. Essayez de maintenir un équilibre sain entre la nécessité de le protéger et la surprotection, afin de ne pas freiner ses progrès.